Connaîssez-vous la légende fondatrice de la culture Hawaïenne?






est l'un des cinq volcans que compte l'île d'Hawaï, la plus grande de l'archipel. Il culmine à 1.240 mètres et de fréquentes éruptions le secouent depuis les années 1950, une de ses bouches étant notamment active sans interruption depuis 1983. On peut y apercevoir un phénomène naturel incroyable : des torrents de lave qui se jettent dans l'océan Pacifique.


Pour vous permettre d'évaluer le décalage entre notre vision réductrice de la spiritualité Hawaïenne dont les secrets seraient résumés à quelques mantras et prières, je publie ci-dessous l'histoire complexe et inspirante de la génèse de l'Archipel. 

Derrière les détails qui semblent assez irréalistes, il faut savoir déchiffrer une passionnante cosmogonie qui continue a soutenir et enrichir la vie des Hawaïens et leur vision du monde.


(Ô Pele, voici tes branches)
e taumaha aku wau ‘ia ‘oe
(Je t’en offre une)
e ‘ai ho’i au tetahi
(Et je mange l’autre).

Traduction et adaptation d’un texte de Betty Fullard-Leo

Dans les anciens chants hawaïens, Pele est décrite comme étant « Celle qui Façonne le Monde Sacré ». Déesse des volcans, Pele est passionnée, volatile et capricieuse. Résidant dans les cratères du volcan Kilauea, elle envoie des rubans de lave fumante le long des montagnes et fait naître des nouveaux tronçons de terre sur la côte sud-est de manière quasi permanente.

Pele est née de l’esprit féminin nommé Haumea ou Hina, qui elle-même est la progéniture des êtres suprêmes que l’on nomme Papa (Terre Mère) et Wakea (Père Ciel).

Pele fut l’une des premières à naviguer vers Hawaii, alors qu’elle était pourchassée par sa soeur plus vieille Na-maka-o-kaha’i. Cette dernière était furieuse parce que Pele avait séduit son époux. Pele arriva en premier à l’île Kaua’i et se mit à creuser le sol à l’aide de son o’o (bâton creuseur). Mais à chaque fois qu’elle creusait un trou dans lequel elle comptait se construire une maison, Na-maka-o-kaha’i, déesse de le l’océan, inondait le trou. Pele dû naviguer plus bas et donna naissance à la chaîne d’îles jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à l’île d’Hawaii sur laquelle trône le volcan Mauna Loa. On dit qu’il s’agit du volcan le plus haut du monde si on le mesure à partir de sa base au fond de la mer; c’est aussi le plus large des volcans de notre terre. Mauna Loa est si haut que même Na-maka-o-kaha’i n’arrivait pas à envoyer des vagues assez hautes pour noyer les feux et les trous de Pele. Cette dernière décida donc d’installer sa demeure sur les pentes du volcan.

Elle invita ses frères à venir la rejoindre. Une falaise près de Kilauea, volcan situé à proximité de Mauna Loa, est sacrée à son frère le plus vieux. Ka-moho-ali’i, roi des requins et gardien de la gourde qui contient l’eau de vie qui lui confère le pouvoir de ranimer les morts. Par respect pour son frère, Pele ne permet jamais aux nuages issus de la vapeur des volcans d’aller au-dessus de sa falaise.

Ses autres frères résidant à Mauna Loa sont : Kane-hekili, le tonnerre; Ka-pho-i-kahi-ola, l’explosion; Ke-ua-a-kepo, pluie de feu et Ke-o-ahi-kama-kaua, lance de lave s’échappant des fissures. Parmi tous ses frères et soeurs, Pele préfère sa jeune soeur Hi’iaka. Il est dit que cette dernière naquit d’un oeuf que Pele elle-même couva pendant son voyage jusqu’à Hawaii. Hi’iaka est une déesse de la danse.

Lorsque Hi’iaka devint une femme, Pele se rendit sous la forme d’un esprit sur la côte nord de l’île Kaua’i (la première qu’elle visita) et observa une danse faite sur une « pahula », une plateforme faite pour la danse. Elle se transforma en une jeune femme séduisante et devint rapidement amoureuse de Lohi’au, un jeune chef très beau. Elle demeurera quelques jours avec lui mais éventuellement, son esprit dû retourner à son corps endormi sur son volcan. Dès son réveil, Pele envoya sa soeur Hi’iaka convaincre son amoureux Lohi’au de venir la rejoindre. Avant qu’elle ne parte, les deux soeurs firent chacune un serment : Hi’iaka promit de ne pas encourager Lohi’au s’il devait être séduit par elle et en retour, Pele promit de retenir ses feux et sa lave pour les empêcher de couler et de brûler une clairière d’arbres « ohi’a lehua » en pleine floraison et dans laquelle Hi’iaka dansait avec son amie Hopoe.

Arrivée sur l’île de Kaua’i, Hi’iaka trouva Lohi’au mort de chagrin après le départ de Pele. Grâce à ses capacités, elle fut capable de ramener l’esprit de celui-ci dans son corps et ainsi le ramener à la vie. Ensemble, ils entreprirent le voyage de retour jusqu’à Hawaii, mais la nature suspicieuse de Pele gagna sur elle et sa promesse. Comme quarante jours s’étaient écoulés depuis le départ de sa jeune soeur, Pele décida qu’elle avait été trahie et envoya une marée de lave sur sa clairière d’ohi’a lehua, tuant Hopoe du même coup. Lorsque Hi’iaka arriva enfin chez elle et qu’elle aperçut non seulement sa clairière détruite mais aussi son amie ensevelie sous la lave, elle se jeta dans les bras de Lohi’au, ce qui provoqua de nouveau la colère de Pele qui envoya une seconde marée de lave. Elle tua ainsi son amoureux mais sa soeur, une déesse, y survécut.

Cette légende connaît toutefois une fin heureuse puisqu’un des frères de Pele, Kane-milo-hai, attrapa l’esprit de Lohi’au et le restaura dans son corps et pour la seconde fois, le jeune chef fut ramené à la vie. Il retourna à son île accompagné de Hi’iaka.

Les légendes et histoires à propos de Pele, ses rivales et ses amours sont très nombreuses. Une grande majorité de ses amants ne furent pas assez chanceux pour sauver leur vie lorsqu’elle lança de la lave au visage, les emprisonnant en des piliers difformes et qui parsèment aujourd’hui les champs volcaniques.

Un de ses amoureux qui fut un bon choix pour elle était Kamapua’a, un demi dieu qui cachait les poil qui poussait le long de son dos en portant une cape. Le dieu porc pouvait apparaître sous la forme d’une plante et de plusieurs poissons. Lui et Pele étaient à couteaux tirés u début : elle avait recouvert la terre de lave, la transformant ainsi en une terre aride. En guise de réponse, il apporta des torrents de pluie afin d’éteindre les feux et il appela les sangliers qui vinrent creuser la terre pour que les graines se remettent à pousser.

Pele et Kamapua’a se livrèrent une bataille enragée jusqu’à ce les frères de Pele la supplient de plier car ils craignaient que les tempêtes pluvieuses de Kamapua’a innondraient tous les bâtons enflammés et détruiraient les pouvoirs de Pele, l’empêchant ainsi de les rallumer. Il est dit que c’est à Ka-lua-o-Pele, un endroit tordu, que Kamapua’a attrapa finalement Pele. Les deux devinrent des amoureux tempêtés et il dit que Pele lui donna un enfant et qu’ensuite, Kamapua’a s’en alla loin et que Pele retourna à ses occupations d’avant.

La plus grande rivale de Pele est Poliahu, déesse des montagnes enneigées, une beauté qui tout comme Pele, avait séduit un grand nombre de chefs mortels. Cette rivalité est née autour d’un jeune chef Maui nommé Ai-wohi-ku-pua. Ce dernier était en route vers l’île d’Hawaii afin d’y courtiser une cheftaine, nommée Laie, dans le but de l’épouser. Alors qu’il pagayait le long de la côte d’Hana, il aperçut Pele sous une forme humaine d’une grande beauté et portant le nom d’Hina-i-ka-malama. Ai-wohi-ku-pua s’arrêta rapidement, le temps d’une brève affaire, puis il continua son chemin jusqu’à Hawaii où Poliahu le séduit à son tour. Il demanda à Pele d’oublier la promesse qu’il lui avait fait et il partit vers l’île de Kaua’i avec la déesse des neiges. Mais Pele, sous la forme d’Hina-i-ka-malama les pourchassa, furieuse, et finit par regagner son amant. Poliahu se montra particulièrement vindicative et leur envoya des bourrasques glaciales jusqu’à ce qu’ils soient séparés.

On croyait que Pele ainsi que d’autres dieux et déesses étaient des « akua noho », c’est-à-dire des « déités qui parlent ». Ils pouvaient prendre la forme d’un être vivant sur terre et qui devenait leur « kahu ». Les kahu de Pele avaient l’habitude de porter leurs cheveux comme s’ils avaient explosés et leurs yeux étaient enflammés et rougis. Ils se promenaient ici et là et revendiquaient n’importe quoi en clamant : « si tu ne me donnes pas ceci, Pele te dévorera ». Comme la plupart des gens avaient vu d’autres gens être détruits par les coulées de lave envoyées par Pele, tous étaient terrorisés par ses kahu.

Même lorsque l’ancienne religion fut abolie, Pele continua d’intriguer les hommes. En 1819, la cheftaine Kapi’olani défia la déesse en mangeant des baies d’ohelo aux abords du cratère Halema’uma’u sans lui en avoir offert avant et sans lui en avoir demandé la permission. Elle jeta également des pierres dans la lave fondue du cratère. Comme elle ne fut pas blessée, elle insista pour dire que cela prouvait que Pele n’avait plus aucun pouvoir et qu’il était maintenant temps pour le peuple hawaiien d’accepter le christianisme comme leur nouvelle religion. Quelques années plus tard, en 1823, le révérend Ellis se rendit sur l’île et visita le volcan Kilauea – il était le premier blanc à s’y rendre. Lui et ses missionnaires mangèrent des baies d’ohelo bien que le peuple les avait averti de les donner en offrande à Pele. Dans ses notes, Ellis écrit : « aux abords du cratère, les guides hawaiiens se tournèrent le visage vers l’endroit d’où sortait le plus de fumée et de vapeur et tenant une branche d’ohelo dans leurs mains, ils la cassèrent en deux, en jetèrent une dans le cratère et récitèrent :

E Pele, eia ka ‘ohelo ‘au

À ce jour, le pouvoir de Pele est indiscutable pour les natifs et ceux qui croient en elle. Parmi les histoires qui circulent à son sujet, il y a celle du chauffeur qui ramasse le long d’une route du Parc national de Kilauea une vieille femme accompagnée par un petit chien et qui à un moment regarde dans leur rétroviseur et se rend compte que la vieille femme a disparu. Dans d’autres histoires, il est dit que le visage de Pele apparaît mystérieusement sur des photographies d’éruptions volcaniques. Depuis 1983, elle a détruit plus de cent structures sur l’île d’Hawaii et elle a ajouté plus de 70 acres de terre à la côte sud-est de l’île!


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